22 mai 2014 : 3ème rdv avec l'Assistante Sociale
Ce rendez-vous devait être exclusivement réservé au projet de l’enfant, et puis finalement elle nous a encore redemandé d’expliquer notre parcours PMA.
A la fin elle a bien compris qu’on a fait le deuil d’un enfant biologique, mais elle insistait vraiment de savoir si psychologiquement je le prenais bien ou mal etc… Donc on lui a expliqué que c’était la vie, mais qu’on n’allait pas s’arrêter sur un échec, qu’on voulait absolument passer à autre chose, et que fonder une famille, il y a d’autres moyens.
Ensuite, on a commencé à aborder les « critères » de l’enfant que nous aimerions adopter. Et puis on a bloqué sur l’âge… on a demandé un bébé, ou du moins un enfant le plus jeune possible, et puis elle nous a demandé l’âge maxi, 2 ans révolus, ou 3 ans révolus ? (en fait il faut choisir une tranche d’âge) et là ben honnêtement à 1 an après, on a pas su répondre de suite, donc elle nous a dit que ce n’était pas grave, d’y réfléchir pour le prochain rendez-vous.
On a parlé de l’ethnie, donc elle nous a demandé si un enfant avec une peau métisse, une peau très noire, de type Magrébine etc… nous gênerait, on a répondu que non. Nous n’avons aucun apriori sur la couleur de peau/l'origine.
Puis elle nous a demandé le sexe, donc là non plus aucune préférence, et puis la santé… on a demandé en bonne santé, et puis elle nous a longuement expliqué qu’il y avait plusieurs stades d’handicap, certaines maladies lourdes comme par exemple la trisomie, l’autisme, l’handicap moteur, et puis des maladies opérables, dites réversibles (pieds bots, bec de lièvre, strabisme …) ou encore soignable avec des traitements adaptés.
On était fixé avec mon homme pour un enfant en bonne santé, mais elle nous a mis le doute…… les handicaps lourds, on ne se sent pas prêt, « choisir » un enfant avec un handicap lourd, c’est vraiment difficile, et puis on ne peut pas être prêt à tout, faut être réaliste…
Biensur on est entièrement conscient que certaines pathologies peuvent arriver bien après, sans qu’on ne le sache au préalable mais bon, ça aurait été pareil avec un enfant biologique au final… par contre pour les maladies réversibles…. Gros doute ! Donc là aussi on doit y réfléchir pour le prochain rdv… C’est vraiment délicat cette situation de doute, on était vraiment clair dans nos têtes et puis là elle nous déstabiliser… pourtant on a lu des tonnes de bouquins, discuter avec des parents, et lu des articles là-dessus, on avait pris notre décision… bref…
Ensuite elle a commencé à parler d’un sujet très délicat, elle voulait connaître notre point de vue sur les mamans qui accouche sous X… ce qu’on pensait de leur geste, comment nous considérions leurs décisions, l’image qu’on avait d’elles, si on les voyait plutôt jeune, âgé, déjà mamans ou pas… bref il a fallu vraiment se torturer les neurones… Donc nous lui avons expliqué (en même temps sans se consulter du coup) que nous voyions les mamans qui accouchent sous X comme des personnes responsables, car nous trouvions leur acte réfléchi. Que cela ne devait vraiment pas être facile de prendre cette décision, et que si elles faisaient ça c’était pour s’assurer le meilleur pour leur enfant, choses qu’elles ne pouvaient leur donner. Aucune idée si c’était la bonne réponse, étant donné qu’elle nous a rien dit. Ensuite, elle nous a demandé comme nous expliquerions à l’enfant qu’il a été adopté, donc là-dessus aussi on en avait parlé, et donc nous lui dirons le plus jeune possible, pas de secret à la maison. Elle a rebondi là-dessus en nous demandant quelles réponses nous lui apporteront lorsqu’il demandera pourquoi il a été abandonné, pourquoi sa maman biologique a pris cette décision…. Quels mots nous utiliserions, à quels moments (et là on s’est regardé et dans le regard on s’est compris que ça allait vraiment loin quand même)
Du coup on lui a répondu que ça dépendait de la situation avant tout, de l’âge de l’enfant, de comment il nous pose la question, si on aura obtenu des informations de la maman ou pas (oui car parfois on peut obtenir des infos sur la maman si elle a souhaité en laissé) bref beaucoup de "Si"….
Du coup, elle nous a demandé cash « et si l’enfant est issu d’un viol, comment allez-vous lui expliquer ? » là j’ai répondu que je ne pensais pas que ça soit une bonne idée d’expliquer à un enfant qu’il est issu d’un viol, mais que nous devrons utiliser d’autres mots... On n’a pas envie de le traumatiser.
On la revoit le 5 juin à la maison, pour qu’elle visite les lieux, pour connaître vraiment dans quel élément l’enfant sera accueilli, et puis surtout pour lui apporter les réponses à question où nous avons douté….